Lorsque l’on parle d’inhumer un défunt, il s’agit de mettre en terre un défunt en respectant les cérémonies d’usages et les lois du pays où cela se passe.
En France, nous avons pris l’habitude de parler de monument funéraire (la tombe), pour désigner l’ouvrage destiné à accueillir le cercueil du défunt et ensuite donner l’occasion à ses proches de perpétuer son souvenir. Le monument funéraire matérialise donc l’emplacement d’une sépulture en hommage à un ou plusieurs défunts.
Voici, quelques précisions de vocabulaire qui vont , nous l’espérons, vous aider à dialoguer avec les professionnels des pompes funèbres et de la marbrerie funéraire.
Dans un cimetière à Paris, on distingue 3 types de sépultures :
– le caveau (avec pierre tombale et stèle ou tombeau),
– la tombe pleine terre,
– l’enfeu (que l’on retrouve par exemple plus en Italie).
Le caveau et le monument de surface
Le caveau est la sépulture la plus courante en France. Le terme de caveau désigne la structure bétonnée qui se trouve enfouie sous terre (c’est-à-dire sous le monument apparent en surface). Cet ouvrage permet d’isoler le placement du cercueil de la terre. Il permet d’inhumer plusieurs personnes dans un même lieu. En fonction du règlement du cimetière et des emplacements, un caveau peut contenir au maximum 10 cercueils.
Les travaux de maçonnerie du caveau peuvent suivre différents types de plans :
– le caveau simple case (dans lequel les cercueils sont superposés les uns au-dessus des autres avec des dalles de séparation),
– le caveau double case (chaque niveau peut contenir 2 cercueils l’un à côté de l’autre),
– le caveau mur de refend (construit avec un mur porteur séparatif)
– le caveau tête-bêche (chaque niveau peut accueillir 2 cercueils que l’on place tête-bêche),
– le caveau parisien (destiné à recevoir uniquement 2 cercueils l’un à côté de l’autre).
Dans la conception du caveau il y a le niveau, qui se trouve juste sous la semelle. On désigne cet « étage » par le terme de « vide sanitaire ». Il s’agit d’un espace vide qui fait aux alentours de 50cm de haut dans lequel il est interdit d’inhumer un cercueil. Cependant il est autorisé d’inhumer une ou plusieurs urnes dans ce niveau du caveau. Il est possible aussi de faire réaliser des «cavurnes» qui sont des petits caveaux destinés uniquement à l’accueil d’urnes cinéraires.
La maçonnerie du caveau n’est pas totalement étanche et il y circule de l’eau et l’air. Ceci a une raison bien spécifique : en cas d’une inondation importante du cimetière cela empêche le caveau de trop bouger et surtout évite qu’il remonte en surface (et flotte tel le bouchon de la canne à pêche). Effectivement la force exercée par l’eau sous un caveau étanche subirait la poussée d’Archimède et ferait extraire l’ensemble du caveau hors du sol.
Les traditions ont rendu populaire la création de caveaux. En plus d’apporter une solution qui permet d’isoler le cercueil de la terre, il contribue à la bonne conservation du cercueil et des reliques du défunt (qui pourront faire l’objet d’une réduction plus tard afin de libérer de la place dans le caveau familial). Un caveau maçonné constitue aussi est les fondations du monument de surface de la sépulture.
Associé au caveau, ce qui est visible par tout visiteur de cimetière, c’est le monument de surface d’une sépulture. Il se trouve au-dessus de la semelle, qui est la zone supérieure et d’accès du caveau. Sur cette semelle on construit le soubassement qui permet de fixer « la tombale » (en pierre, en marbre…). La partie verticale qui se trouve généralement à l’arrière de « la tombale » est appelée « la stelle ».
Certaines familles disposent d’un monument que l’on appelle tombeau (ou chapelle funéraire) et qui permet d’accéder au caveau. Sachez que ces monuments sont parfois en situation d’abandon ou de déshérence (sans héritier vivant). Vous pouvez demander à la mairie de la commune d’effectuer une recherche, et dans le cas d’une déshérence vous pourrez faire une offre de rachat et de rénovation de la chapelle funéraire (sans être classée, la chapelle funéraire fait partie du patrimoine urbain et religieux, ce qui représente une opportunité aussi de défiscalisation si les travaux de rénovation sont conformes).
À noter que dans certains cimetières il est possible de prévoir un monument que l’on peut qualifier de « tombeau moderne » (exemple le monument abritant Michel Berger et France Gall).
Pour en revenir au cas le plus courant, les marbreries réalisent des monuments de surface et ce sont des maçons spécialisés qui en assurent l’installation (généralement celui qui est habilité à la construction des caveaux dans le cimetière). La société de pompes funèbres peut vous présenter les catalogues des marbriers ou vous proposer une étude personnalisée. Que ce soit pour un caveau ou un monument funéraire, cela nécessite un certain temps de réalisation et il est préférable d’anticiper lorsque l’on souhaite organiser à l’avance ses obsèques et qu’il n’y a plus de place dans le caveau familial. Cela fait partie des inconvénients auxquels doivent faire face les familles lorsqu’il y a un décès prématuré ou qu’un membre de la famille n’a pas pris les dispositions nécessaires.
La tombe pleine terre
Comme vous l’aurez deviné par son nom il s’agit d’une tombe creusée à même la terre. Elle peut donc être prévue pour accueillir un ou deux cercueils, qui seront placés les uns au-dessus des autres, et à laquelle il faut ajouter environ un mètre de terre par-dessus. Sur le plan rituel, certaines religions préconisent que l’inhumation ne se fasse uniquement en pleine terre. C’est le cas pour les funérailles musulmanes. Le rite traditionnel musulman indique que l’enterrement du défunt se fait sans cercueil en pleine terre. En France, l’enterrement sans cercueil est formellement interdit (voir rapatriement de corps).
Sans considération cultuelle, la sépulture pleine terre a pour avantage son moindre coût de revient, mais le cercueil se dégradera plus vite que dans un caveau.
Remarque 1 : dans le règlement de nombreux cimetières, il est obligatoire de construire une semelle pour la sépulture pleine terre. Cette précaution a pour vocation de délimiter l’espace occupé par la sépulture et permet aussi d’éviter que les visiteurs ne marchent sur le l’emplacement (au-dessus du cercueil).
Remarque 2 : si vous prenez une concession de 30 ans (ou plus), et/ou, si vous souhaitez poser une semelle en granit ou un monument, il sera probablement nécessaire et obligatoire de prévoir la construction d’une « fausse case » (ou « caveautin ») qui aura pour fonction de structurer les « fondations » de la sépulture.
L’enfeu
L’enfeu est une case hors sol dans laquelle est placé le cercueil. Il suit la logique des caveaux anciens encastrés dans les murs des églises, des cathédrales ou des basiliques, pour accueillir les dépouilles des religieux ou des personnalités. L’enfeu peut accueillir un ou plusieurs cercueils, puisqu’il s’agit d’une structure de caveau. Il représente aujourd’hui une solution pour les cimetières déjà très chargés.
On peut dire que le principe de l’enfeu a inspiré celui du columbarium, qui permet l’accueil des urnes funéraires.
Le columbarium
Un columbarium est un équipement composé de cases destinées à recevoir des urnes cinéraires (renfermant les cendres des défunts). Effectivement, suite à une crémation, les familles peuvent disperser les cendres, inhumer l’urne, la mettre dans une cavurne (caveau funéraire) ou choisir de placer l’urne cinéraire dans la case d’un columbarium.
Le columbarium se trouve généralement dans un cimetière communal. Les familles ont le choix entre deux sortes de columbariums : collectif (espace cinéraire avec plusieurs cases en façade) ou individuel (case individuelle). Les cases d’un columbarium se trouvent au-dessus du sol et peuvent contenir une ou plusieurs urnes. Les cases sont habituellement composées notamment de granit et leurs portes permettent l’identification du défunt (plaques nominatives, dates naissance et de décès).
Certains columbariums sont conçus pour favoriser le recueillement des familles et des proches. Ils peuvent, par exemple, disposer de case avec débords individuels ce qui facilite le fleurissement individuel de la case.
Concession
Pour une place dans un columbarium ou pour un emplacement pour une tombe, il est nécessaire d’acheter une concession auprès de la mairie de la commune du cimetière.