Église Saint-Jacques-du-Haut-Pas (75)



Adresse : 252, Rue Saint-Jacques- 75005 Paris
Itinéraire et plan d’accès

Métro : Luxembourg, ligne RER B


L’origine du nom de l’église “du-Haut-Pas” provient du nom du village d’Altopascio. En effet, le terrain sur lequel est bâtie l’église appartient depuis 1180 à des Frères Hospitaliers originaires d’Altopascio près de Lucques (Italie).
Malgré la suppression de leur ordre, par le pape Pie II en 1459, certains frères décident de rester sur place. Il n’y a alors alentour que des champs et des prairies et quelques maisons basses de paysans, ainsi que des établissements religieux.

Catherine de Médicis décide en 1572 d’installer sur place les bénédictins expulsés de leur abbaye Saint-Magloire. Les reliques de saint Magloire et de ses disciples sont alors transférées dans l’hôpital qui devient un couvent. Saint Magloire, plus connu sous le nom de saint Magloire de Dol, est un religieux gallois, devenu évêque de Dol-de-Bretagne (en Bretagne), et qui finit sa vie dans l’île de Sercq. Ses reliques ont été transportées par Hugues Capet à Paris lorsque les Normands ont attaqué la Bretagne. Les reliques seront enterrées secrètement sous la révolution, et ne seront retrouvées qu’en 1835, lors de la pose d’un nouveau maître-autel.

En 1620, le séminaire des Oratoriens du Père de Bérulle, premier séminaire de France, remplace les Bénédictins. Il sera connu sous le nom de séminaire Saint-Magloire. Jean de La Fontaine y séjournera comme novice.

L’église devient trop petite, et, en 1630, Gaston d’Orléans (frère de Louis XIII), décide de faire réaliser d’importants travaux d’agrandissement. Le mur du fond de l’église est démoli, son orientation est inversée et l’entrée se fait dorénavant par la rue Saint-Jacques. La voûte de style gothique initialement prévue ne sera pas réalisée. Les maîtres carriers offriront gracieusement le pavé du chœur, et les ouvriers des différents corps de métier viendront travailler un jour par semaine sans solde pour aider les paroissiens qui sont relativement pauvres.

Le 9 avril 1633 le Parlement érige l’église en paroisse. En raison de l’existence de l’église dédiée à Saint-Jacques le Majeur (de Compostelle), de celle de Saint-Jacques-de-la-Boucherie, dont il ne reste plus que le clocher (la fameuse “Tour Saint-Jacques”), il est décidé de dédier cette église à saint Jacques le Mineur et à saint Philippe qui en sont toujours les deux patrons.

Jean-Denis Cochin (1726-1783) est curé de la paroisse de 1756 à 1780. Il va contribuer à renouveler la liturgie de la paroisse, mais sa principale occupation, sera l’aide aux personnes défavorisées. Il fonde un hospice destiné à recevoir les malades indigents. Il en pose la première pierre le 25 septembre 1780, dans le faubourg Saint-Jacques. Cet hôpital prendra le nom plus tard d’Hôpital du Sud (sous la Révolution) et recevra le nom de son fondateur Hôpital Cochin bien après.

L’église est pillée en 1793, comme de nombreuses autres églises. En 1793, l’église fait partie des quinze églises mises à la disposition des catholiques parisiens par la Convention nationale à la suite de la reconnaissance de la liberté des cultes. Le curé Vincent Duval est élu curé de la paroisse par les habitants du quartier.

Avec la Révolution, la loi impose en 1797 l’égal accès des édifices religieux à tous les cultes qui le demandent. Les théophilanthropes demandent à pouvoir bénéficier de l’église comme lieu de réunion. L’église prend alors le nom de Temple de la Bienfaisance. Le chœur est réservé aux théophilanthropes et la nef reste à la disposition des catholiques. En 1801, à la suite du Concordat (sous Napoléon Ier) la paroisse reprend la totalité du bâtiment.
Au XIXe siècle, le bâtiment sobre et peu décoré dû à l’influence janséniste, va être considérablement embelli. La Ville de Paris offre à l’église le buffet d’orgue et la chaire provenant de la chapelle Saint-Benoît-le-Bétourné (rasée en 1854 pour faire place à la nouvelle Sorbonne). La décoration de la chapelle de la Vierge est confiée en 1868 à Auguste-Barthélemy Glaize. De nombreux tableaux et vitraux sont offerts par des familles fortunées comme la famille de Baudicour qui offre en 1835 le maître-autel qui se trouve dans le bas-côté nord et l’ensemble de la décoration de la chapelle Saint-Pierre.

On y trouve par ailleurs les tombeaux de l’astronome Jean-Dominique Cassini (1625-1712) et du mathématicien Philippe de La Hire (1640-1718).